Ton regard. Sur moi, sur le monde. Tes mains. Tes
Ton regard. Sur moi, sur le monde. Tes mains. Tes hésitations. Ton rire. Ta taille. La sensation dans tes bras. Ta douceur. Tout.
Ton regard. Sur moi, sur le monde. Tes mains. Tes hésitations. Ton rire. Ta taille. La sensation dans tes bras. Ta douceur. Tout.
Je ne m'excuserai plus. A vrai dire j'en avais envie, mais je ne m'excuserai plus. Parce qu'au fond, je n'avais aucune raison de me retenir pour une personne que je ne connais pas et à qui je n'ai de toute façon aucune envie de laisser une chance. Je ne m'excuserai pas et si c'était à refaire j'agirai de la même façon, au moins jusqu'à samedi soir. Ne pas le faire serait la preuve de ne pas tenir assez à toi pour me "battre". Et je me consolerai en me disant que chaque instant passé de cette manière nous a rendus heureux tous les deux. Nous étions deux, et c'était bien.
Je ne regrette que ce que je n'ai pas fait. Toutes les fois ou j'aurais du te prendre dans mes bras, tous les sourires, tous les mots perdus pour toujours. Samedi soir, après une discussion avec Aude-Marie, j'avais décidé de ne rien cacher, que mes amis m'aimeraient quoi qu'il arrive et de la même manière. Comme tu l'as vu, je devais avoir raison. Ça t'a peut-être gêné, et c'est la seule chose dont je m'excuserai.
A chaque fois que le téléphone sonne, j'espère que c'est toi. A chaque fois que quelqu'un frappe ou sonne à la porte j'espère te trouver derrière. D'abord j'ai eu envie de tout casser, de pleurer, de m'enfermer dans ma chambre, ensuite j'ai juste eu envie de dormir. Un long sommeil sans rêves dont je ne me réveillerai apaisée.
Avec toi, la nuit, je me sens sereine, à la fois gigantesque de pouvoir remplir tes bras et minuscule face à toi. Je me sens bien, vulnérable mais protégée, comme si rien ne pouvait plus me toucher tant que tes bras sont mon armure. Le jour, j'ai peur. Je deviens pataude, agressive, tranchante. La lumière m'effraie, peut-être parce que nous ne sommes soudain plus seuls au monde. La distance entre nous devient gigantesque, et mes mots me semblent sortis d'une autre bouche que la mienne.
Je regrette de ne pas t'avoir dit que j'avais aussi peur que toi, que je me mettais à nu face à quelque chose de spécial et peut-être un peu magique. Que ce qui se passait bousculait toutes mes convictions, brisait une stabilité établie et rassurante. Que le mot "aimer" me faisait peur en le prononçant parce qu'il montrait trop l'ampleur de ce qui s'étendait sur moi un peu plus à chaque seconde, et qui me mettait en danger. Quand la lame tombe, la seule sensation qui reste est la douleur.
Je me doutais pas une seconde, la première fois, que les choses prendraient cette ampleur. Ce n'est que dimanche soir, en raccrochant après avoir pensé à toi tout le week-end, que j'ai réalisé qu'il s'agissait de plus que d'une manière de combler mon dévorant besoin d'affection.
L'assurance que j'affiche en public est un masque qui se craquèle depuis que tu prends toutes mes pensées.
Je sais que tout est allé très loin, très vite, et si je ne semble pas avoir aussi peur que toi de ce qui se passait ou allait, aurait pu se passer, c'est uniquement parce que j'ai su apprivoiser et écouter le désir, en sachant très bien que les choses s'arrêtent toujours avant d'aller trop loin quand l'écoute est suffisante. C'est la raison pour laquelle j'ai remis mon débardeur et je ne l'enlèverai plus.
J'ai peur. Non, je ne suis pas sûre de moi. Malgré tout, puisqu'il le faut, je ne m'excuserai plus. Je ne courrais plus après des miettes de toi. Je me tairais, je te rendrai les choses faciles. Peut-être que ça semblerait lâche à d'autres, parce que c'est abandonner et reculer. Je pense qu'il faut parfois plus de force pour abandonner que pour se battre.
Pour moi le début était tout sauf une erreur, parce que nous est réel et aurait fini par arriver, à un moment ou à un autre.
Tu vois, je suis fatiguée. Fatiguée de ressentir, de penser, de réfléchir. je veux ce que tu offres, l'espace de tes bras, l'odeur de ta peau, tes yeux fermés et une seconde de silence. Je veux le bon comme le mauvais, le doux comme le compliqué, je veux ce que tu es profondément. Je veux le "bien", mais je lâche prise. Et non, je ne m'excuserai pas. Ne pas me débattre m'aurait fait tout perdre dès le début.
L'espace de réflexion tant désiré est devant toi, j'espère avoir tout dit. Je ne sais pas te mentir, tu le sais. Si tu me veux, viens me chercher, tu sais ou me trouver, mais tant que tu n'auras pas pris de décision ne prends pas la peine d'essayer de me contacter.